Dialogue à une époque de violence Une lecture de la Fraternité humaine depuis le sol

Introduction

La demande qui m’est faite: «Pouvez-vous centrer votre présentation sur les relations avec les Musulmans à l’époque du terrorisme global? Quelle est la situation actuelle en France et quel peut être le rôle des responsables religieux pour faire face à ces défis?

Il m’est demandé de parler du contexte français, d’où les remarques que je souhaite faire en introduction:

  • Des actes de violence, des meurtres ont été perpétrés ces derniers mois ou années: une attaque à Nice le 14 juillet 2016, 87 morts et 434 blessés, l’assassinat du Père Jacques Hamel, prêtre en train de célébrer la messe, le 26 juillet 2016; l’assassinat d’un professeur à la sortie de son collège, le 16 octobre 2020, puis celui de deux femmes dans une église à Nice, le 29 octobre 2020. Ils ont été commis par des individus qui se réclament de l’islam.
  • Mais si le terrorisme et la violence se manifestent en France régulièrement, nous ne pouvons pas dire que nous vivons au quotidien dans un contexte de violence ou de peur du terrorisme.

Je souhaite inscrire dès cette introduction, le témoignage d’un ami, né en France de parents nés en Algérie, marié à une catholique pratiquante, 3 enfants, j’ai célébré leur mariage. Ils appartiennent au Groupe des Foyers Islamo-Chrétiens (le GEFIC). Il occupe des responsabilités importantes dans une structure publique, le Musée du Louvre à Paris et est 1er adjoint au maire d’une commune de la banlieue nord de Paris.

Dans les années 80, à l’école et au collège, en banlieue nord de Paris, nous étions dans des classes avec des élèves, et pour certains des amis, venant de partout: Pologne, Sénégal, France depuis plusieurs générations, moi né ici de parents nés en Algérie. Les différences n’étaient pas du tout mises en avant; cela relevait de l’appartenance familiale. C’était de l’ordre de la découverte et c’était plutôt pour nous une richesse. Il n’y avait rien de problématique. La perspective était celle de l’intégration dans la société française. L’événement de l’équipe de France remportant la Coupe du Monde de football en 1998 a été un symbole très fort du modèle français d’intégration: la France «Black, Blanc, Beur». Cela disait un fonctionnement et un idéal.

Et puis deux événements ont bousculé et mis en question tout cela: d’abord les attentats du 11 septembre 2001 à New-York, puis en France les émeutes de Clichy-sous-Bois. Ces événements ont été révélateurs d’un malaise profond dans la société française.

J’aborderai donc le contexte spécifique français du point de vue de la situation des musulmans dans notre société, puis j’évoquerai des lieux de rencontres, d’échanges et de dialogue pour évoquer ensuite ce qui fait obstacle au dialogue et conclure sur notre rôle comme responsables religieux dans ce contexte.

  1. Dans quel contexte sommes-nous appelés, en France, à vivre la fraternité?

Liberté, égalité, fraternité

Peut-être faut-il commencer par vous rappeler la devise de la République française à laquelle tiennent tous les citoyens français quelles que soient leur religion, leurs origines, leur milieu social: Liberté, égalité, fraternité. Et nous le savons pour instaurer et faire respecter la liberté et l’égalité, on rédige et vote des lois mais la fraternité ne se décrète pas. C’est un idéal qui dépend de la responsabilité de chaque citoyen. J’aime à dire que cela relève de notre double responsabilité de citoyen et de chrétien puisque nous croyons que tous les êtres humains sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu et que Jésus le Christ nous a révélés.

Il est bon de citer dès maintenant la première phrase de la Déclaration signée par le Pape François et le cheikh Ahmed el-Tayyeb à Abou Dhabi, le 4 février 2019: «La foi amène le croyant à voir dans l’autre un frère à soutenir et à aimer.»[1]

Une longue et complexe histoire de la France avec ses musulmans

La France a eu un empire colonial dans des pays où la quasi-totalité de la population était musulmane, les pays du Maghreb ont été colonisés par elle, sous la forme d’un protectorat en Tunisie et au Maroc, d’une assimilation en Algérie qui était territoire français où les habitants de confession musulmane n’étaient pas considérés comme des citoyens sauf pour servir dans l’armée.

La guerre d’indépendance de l’Algérie de 1954 à 1962 a laissé des blessures de part et d’autre jusqu’à aujourd’hui. Les mémoires restent vives et blessées, près de 60 ans après l’indépendance.

Aujourd’hui, dans un pays de 68 millions d’habitants les personnes de tradition musulmane représentent environ 5 millions de personnes, soit près de 8% de la population, (en notant que les statistiques religieuses sont interdites en France). Plus des 2/3 d’entre elles ont la nationalité française alors que pour beaucoup de nos compatriotes encore, musulman = immigré= arabe, parfois = extrémiste voire terroriste. Un certain racisme vis-à-vis des arabes et des personnes noires de peau existe en France.

Des personnes de tradition musulmane sont présentes dans toutes les catégories socio-professionnelles mais en proportion beaucoup plus fortes parmi les ouvriers ou les métiers peu qualifiés.

A cause de cette situation «au bas de l’échelle sociale», beaucoup de familles musulmanes habitent dans des quartiers populaires aux périphéries de nos villes, lieux de beaucoup de difficultés et de problèmes d’abord pour des raisons sociales et politiques.

Religions et laïcité dans la France du XXI° siècle

La laïcité est une spécificité française difficile à expliquer à l’extérieur de nos frontières, le mot lui-même étant souvent intraduisible en anglais, en allemand ou en arabe ! Il faut distinguer la sécularisation qui touche beaucoup de sociétés contemporaines, souvent liée à la modernité. La sécularisation désigne un processus où des pans entiers de la vie sociale ne dépendent plus de l’Eglise, (écoles, hôpitaux…), où également des dimensions très importantes de la vie des individus ne sont plus rapportées à la religion. Dans ce processus, la religion risque de perdre toute place dans la vie sociale et être cantonnée à la sphère privée.

La laïcité est un cadre juridique qui définit la non-ingérence réciproque de l’Etat et des religions: l’Etat n’intervient pas dans les affaires de l’Eglise (en 1905) ou des autres religions et réciproquement.

Mais de nombreux musulmans, y compris des imams, confondent sécularisation et laïcité et attribuent à la laïcité la chute de la pratique religieuse en France.

De plus, à côté du cadre juridique de la laïcité s’est développée en France, durant un siècle, une «mentalité laïque» et une idéologie «laïciste» qui se veut en opposition avec la dimension visible et sociale des religions, à commencer par l’islam.

L’islam et les musulmans en France:

une mosaïque

La communauté musulmane en France n’est pas unifiée mais traversée par de multiples courants, certains sont liés aux pays d’origine et aux pouvoirs en place : l’Algérie (qui nomme le recteur de la Mosquée de Paris), le Maroc, la Turquie ; ces pays essaient de contrôler les populations et les mosquées.

Les pouvoirs publics cherchent depuis 35 ans à avoir un organe représentatif des musulmans avec qui discuter des questions liées au culte. Mais ils n’y parviennent pas. Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) n’est pas légitime aux yeux de 80 %, au moins, des musulmans vivant en France!

D’où vient la violence?

En France, la violence, en particulier dans les quartiers populaires n’est pas d’abord religieuse ou commise au nom de la religion. La violence la plus visible est celle qui est liée aux trafics en particulier au commerce de la drogue qui rapporte des sommes considérables et est considérée par certains responsables politiques comme ce qui assure «la paix sociale» dans des quartiers où le chômage et la précarité conduiraient à des explosions sociales.

Elle est aussi une sorte de cri ou de réponse de personnes qui sont déstabilisées par la mondialisation et ne voient pas d’avenir pour eux dans ce nouvel univers.

En France, la violence surgit ainsi de la part de personnes qui se sentent oubliées par la République, mises hors des circuits de réussite scolaire et sociale. La violence surgit dans des quartiers qui deviennent des zones de « non-droit » dont se sont progres-sivement retirés les services publics. De ce fait, ce sont des « mafias » qui y font la loi et, par exemple, contrôlent les entrées et sorties du quartier, à tel point que la police ne s’y rend plus.

Les actes de violence à motivation religieuse sont très peu nombreux comparés à cette violence quotidienne subie par des populations pauvres qui se trouvent être, pour des raisons sociales, souvent de tradition musulmane.

  1. Quels sont les lieux ou les moments où se rencontrent spécifiquement chrétiens et musulmans, en France, et particu-lièrement à Marseille?

Marseille : 2° ville de France par le nombre d’habitants, près de 850 000 dont près de 300 000 personnes de traditions musulmane, 80 000 arméniens, 60 000 juifs. Où chrétiens et musulmans se rencontrent-ils?

Dans la vie des quartiers populaires de Marseille :  mais la mixité sociale, culturelle et religieuse tend à disparaître. Certains de ces quartiers sont devenus quasiment musulmans, sauf quelques familles chrétiennes ou l’une ou l’autre communauté de religieuses ou de religieux, souvent âgées.

Dans les établissements catholiques d’enseignement: à Marseille l’Eglise fait le choix de soutenir des écoles dans ces quartiers populaires. En conséquence certaines écoles catholiques, primaires ou collèges, accueillent de 60 à 90 % d’enfants ou d’élèves de confession musulmane. Maintenir ces écoles et les faire vivre, dans la perspective de servir la vie ensemble, la connaissance réciproque, le dialogue interculturel et interreligieux en actes.

Dans le service des aumôneries de prisons et d’hôpitaux: pour garantir la liberté de conscience et de culte, la loi de 1905 a prévu des aumôneries dans tous les lieux fermés qui empêchent donc un croyant de sortir pour pratiquer son culte. Les aumôniers catholiques et protestants étaient les premiers dans ces lieux, rendant souvent visite à des malades ou des détenus musulmans, dans le respect de leur foi. Souvent, ce sont eux qui ont fait découvrir à leurs collègues musulmans l’importance d’être à l’écoute des malades ou des détenus, et l’importance d’être auprès d’eux porteurs de la Miséricorde de Dieu.

A l’occasion de mariages islamo-chrétiens: ce sont souvent des situations délicates mais, en France, de plus en plus de couples se forment avec cette différence d’appartenances religieuses et, souvent, culturelles. Cela pose moins de question quand il s’agit d’un homme musulman qui épouse une femme catholique ; mais cela devient parfois très tendu voire impossible quand il s’agit d’un homme chrétien qui désire se marier avec une femme musulmane. Les pressions familiales sont parfois très fortes pour contraindre l’homme chrétien à devenir musulman. Pourtant, de tels couples existent.

Sans attendre, l’Eglise mais avec son soutien, existe depuis plus de 30 ans en France le GFIC, Groupe de Foyers islamo-chrétiens, lieu de partage d’expériences, d’accompagnement de jeunes couples, de réflexions par rapport à l’éducation religieuse des enfants.

Un groupe imams/prêtres auquel participent une femme musulmane et une femme chrétienne se réunit depuis 10 ans à Marseille. La raison de ce groupe ? apprendre à se connaître, à échanger. Ainsi, au fur et à mesure des rencontres (5 fois /an) des liens de confiance se sont établis. Ce groupe aborde des réflexions communes, à chaque fois introduites par un imam et par un prêtre. Ces rencontres tissent de la confiance, font bouger les positions intellectuelles voire théologiques des uns et des autres. A cause de la confiance et de l’amitié qui est née entre les membres, il est possible d’aborder des « sujets qui fâchent », sans esprit de polémique ou de concurrence.

Des «rassemblements» communs et fraternels entre chrétiens et musulmans:

Au plan national, je peux citer deux initiatives qui existent depuis des années : la SERIC, Semaine islamo-chrétienne, portée par une association d’amitié islamo-chrétienne (le GAIC, groupe d’amitié islamo-chrétienne) organisant des événements dans de nombreuses villes en France et dans d’autres villes européennes.

«Ensemble avec Marie», proposant depuis 7 ans, des échanges, rencontres, moments de célébration grâce à la figure de Marie, initiative partie du Liban et relayée en France par l’association Efesia.

A Marseille, un groupe d’échanges entre femmes chrétiennes et femmes musulmanes a lancé une initiative de journée conviviale et spirituelle, ouverte à tous les chrétiens et musulmans qui le souhaitent. Depuis quatre cette journée, au printemps, rassemble des familles, avec enfants et adolescents pour un temps de partage autour du repas, des moments de prière et des échanges sur une thématique d’actualité. Relayé par le bouche à oreille, cette initiative rassemble plus de 300 personnes. Elle est préparée bien des semaines avant par un groupe qui rassemble des chrétiens et des musulmans.

Dans des actions de solidarité menées ensemble:

Depuis plusieurs années des organisations caritatives musulmanes et chrétiennes se sont associées pour des opérations communes en direction de personnes en situation de précarité, localement, par exemple en banlieue sud-est de Paris à Créteil, paroisse catholique et mosquée font des distributions alimentaires alors que les autres organismes sont en congé.

eLa Crise du Covid avec les mesures de confinement ont conduit beaucoup de familles dans des situations de précarité voire de pauvreté. A Marseille, dans un quartier, organisme social, chrétiens et collectif des musulmans ont mis ensemble leurs forces pour venir en aide chaque semaine à plus de 300 familles qui n’avaient plus de quoi nourrir leurs enfants, après le 15 du mois. Ce sont les instituteurs de l’école publique qui avaient alerté les uns et les autres.

Lors d’initiatives d’hospitalité réci-proque: comment dépasser la peur de l’autre, sinon en se rencontrant?

Visites réciproques des lieux de cultes : C’est ce qui conduit dans de nombreux lieux à des visites réciproques dans les différents lieux de culte où les rites sont expliqués.

Intervenants musulmans dans le cadre de formations dans des lieux universitaires catholiques. Ainsi à l’Institut Catholique de la Méditerranée, nous proposons une formation spécifique pour la rencontre islamo-chrétienne sur une année, des intervenants musulmans sont invités, des cours à deux voix chrétienne et musulmane, sont proposés sur un même thème.

  1. Quels sont aujourd’hui les obstacles au dialogue?

Le choc des ignorances

Ce n’est pas le choc des civilisations auquel nous faisons face mais le choc des ignorances. Nous constatons en France, que, particulièrement dans les jeunes générations, les uns et les autres sont ignorants de la religion des autres et de leur propre religion.

Au nom de la laïcité, il n’y a pas de place pour les religions dans les matières enseignées, si ce n’est à travers les cours d’histoire ou de littérature française. La peur du prosélytisme à l’école conduit à ignorer la dimension religieuse. Et les enseignants, dans l’enseignement public, ne savent pas comment réagir vis-à-vis d’élèves musulmans qui interviennent en cours. Ils sont tenus à la neutralité qui glisse vers le silence.

L’absence de savants musulmans

On parle souvent des imams, mais, en fait ce qui fait cruellement défaut aux communautés musulmanes en France c’est le manque de formation de leurs cadres religieux. La laïcité ne permet pas des formations de type théologique dans le cadre de l’université comme en Allemagne. Chaque courant développe son lieu de formation, mais le plus souvent, ce sont des imams ayant étudié à l’étranger voire venant pour quelques années officier en France depuis l’Algérie, le Maroc ou la Turquie.

L’influence des courants extrémistes

Il faut appeler les choses par leur nom.

Il existe une très petite minorité tentée par ce que les Médias appellent le « djihadisme », ce sont quelques centaines d’individus sur les 5 millions de personnes musulmanes. Avec eux, pas de dialogue possible puisqu’il traite tous les autres de « Kouffars », c’est-à-dire mécréants, non seulement les juifs ou les chrétiens mais les autres musulmans !

Au-delà d’eux, ce qui est plus inquiétant c’est le développement de courants inspirés par le wahhabisme saoudien, c’est-à-dire une conception très rigoriste de l’islam, une lecture littéraliste di Coran, un rejet de toute lecture critique et de l’usage de la raison en matière religieuse. Ce wahhabisme s’est répandu en Afrique sub-saharienne et au Maghreb et de ce fait aussi en Europe. Cette idéologie religieuse passe par les réseaux Internet, par les vidéos venant de religieux vivant dans les Pays du Golfe, ignorant tout du contexte de vie en Europe.

Dans les quartiers populaires, les mêmes jeunes peuvent être tentés de suivre cette idéologie rigoriste tout en participant aux nombreux trafics, dont celui de la drogue, qui font vivre une économie parallèle, et n’hésitent pas à utiliser la violence.

Les théologies et/ou philosophies disponibles

Parmi les obstacles au dialogue chez les musulmans comme chez les chrétiens, il peut y avoir le regard sur l’autre proposé ou, parfois, imposé sur l’autre différent de moi par la culture, les origines ou la religion. L’adage « hors de l’Eglise point de salut » a conduit à ignorer l’autre voire à le convertir à tout prix pour qu’il puisse être sauvé. Quelles théologies du salut et de l’Eglise sont aujourd’hui proposées, enseignées, diffusées? chez les chrétiens et chez les musulmans.

Quelle conception de la mission aussi? ce n’est pas un hasard si le Pape François répète à longueur de discours (à Rabat par deux fois par exemple): «Non au prosélytisme».

Théologie et philosophie: ce qui est en jeu c’est la conception de la vérité. Trop de gens fonctionnent en disant «j’ai la vérité», la conséquence en est que l’autre est dans l’erreur, oubliant la conception chrétienne de la vérité, rappelée par Benoît XVI: «Certes, ce n’est pas nous qui possédons la vérité, mais c’est elle qui nous possède : le Christ qui est la Vérité nous a pris par la main, et sur le chemin de notre recherche passionnée de connaissance, nous savons que sa main nous tient fermement. Le fait d’être intérieurement soutenus par la main du Christ nous rend libres et en même temps assurés.»[2]

Il est clair que, actuellement, pour une grande majorité de musulmans seule la foi en Dieu pratiquée sur le chemin de l’islam conduit au salut. D’où leur désir que nous devenions tous musulmans, pour, dans le meilleur des cas, être sauvé.

  1. Quel rôle pour les responsables religieux, dans ce contexte?

 Au sein des communautés chrétiennes

  • Pour sensibiliser la communauté chrétienne: Travailler à une théologie du dialogue et ses fondements dans la révélation biblique ;
  • Faire connaître aux chrétiens l’enseignement du magistère sur le dialogue et la rencontre;

Pour tous les responsables religieux

  • S’engager eux-mêmes, sur le terrain, dans la rencontre et le dialogue; il n’y a pas de dialogue sans rencontre préalable; Les deux sont à conjuguer ensemble;
  • Mettre en priorité le domaine de l’éducation sous toute ses formes et développer initiatives et pédagogies dans ce domaine (depuis l’école jusqu’à la faculté et la formation des ministres du culte et des agents pastoraux);
  • Chacun dans sa communauté, dans sa tradition, mettre en œuvre cette affirmation signée par le pape François et le cheikh Al-Tayyeb: «La foi amène le croyant à voir en l’autre un frère à soutenir et à aimer.»

Ensemble

  • Mener ensemble, par ex. des imams et des prêtres, un travail de relecture de nos Ecritures et de nos Traditions.

Pour conclure,

Une attitude spirituelle indiquée par Christian de Chergé, prieur du monastère Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine, pris dans la violence terroriste, après le face à face avec le chef terroriste, la veille de Noël 1995:

  • «Je ne peux demander au Bon Dieu : tue-le. Mais je peux demander : désarme-le. Après je me suis dit : ai-je le droit de demander : désarme-le, si je ne commence pas par demander : désarme-moi et désarme-nous en communauté. C’est ma prière quotidienne, je vous la confie tout simplement.»[3]
  • «Le Verbe s’est fait FRÈRE, frère d’Abel et aussi de Caïn, frère d’Isaac et d’Ismaël à la fois, frère de Joseph et des onze autres qui le vendirent, frère de la plaine et frère de la montagne, frère de Pierre, de Judas et de l’un et l’autre en moi». [4]

(We are thankful for the author to have shared with us this article)

 (An English translation of this text  provided by UISG can be found on the SEDOS Website)

[1] Document sur La fraternité humaine, pour la paix mondiale et la coexistence commune, Pape François et Cheikh Ahmed al-Tayyeb, Abou Dhabi, 4 février 2019.

[2] Benoît XVI, Discours à la curie romaine, 21 décembre 2012.

[3] Christian de Chergé, Invincible Espérance, Paris, Bayard, 1997.

[4] Christian de Chergé, Homélie du Jeudi Saint, 1995.

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