En ce jour où nous totalisons 11 ans de présence au Sénégal, je viens au nom de ma communauté à travers cet article remerciez avant toute chose, Père Peter et toute l’équipe SEDOS qui nous ont fait confiance pour contribuer à votre bulletin d’information. Nous allons essayer de faire découvrir à tous les lecteurs et les lectrices, l’aventure missionnaire de Sœurs Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie (ICM) avec l’Église locale et le peuple Sénégalais à Podor/Sénégal. Nous avons expérimenté et témoigné de l’amour et de la fidélité de Dieu, Maitre de la Mission à travers différents événements quotidiens.
Pour la petite histoire, l’année 1968 marque le début officiel de l’existence de la Paroisse Saint Michel de Podor/Sénégal. En 2018, la Paroisse a célébrée son Jubilé d’Or (50 ans) d’existence.
ImNous, Sœurs Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie (ICM), sommes arrivées au Sénégal (Podor) en date du 13 mars 2010, c’est le début d’une nouvelle aventure missionnaire. En cette année 2021, aujourd’hui 13 mars où nous publions cet article, nous totalisons 11 ans de présence ICM à Podor au milieu des musulmans.
Que Dieu soit loué!
r/Ci-dessous, la communauté actuelle en 2021, toujours trois sœurs:
Chers lecteurs et lectrices, permettez-nous de vous partagez notre modeste expérience au milieu de peuple Sénégalais à l’extrême Nord, précisément à Podor.
Notre mission est comme « une portion de levure qui fait monter la pâte » ; c’est une mission de présence où on n’y trouve aucun chrétien autochtone. Le Sénégal fait partis des pays islamiques exceptionnels ; on y trouve au sein d’une même famille les chrétiens, les musulmans et les animistes. Chaque jour, nous côtoyons non seulement les Sénégalais mais aussi mes les Mauritaniens qui traversent chaque jour le fleuve pour leurs activités commerciales. En ce moment nos frontières sont fermées à cause de mesures sanitaires.
La spécificité de la mission de Podor réside dans le fait qu’elle fait appel à la capacité d’inventivité ou de créativité missionnaire pour trouver où notre présence peut être utile. Nous sommes appelées, chaque jour, à imaginer des lieux où nous devons rayonner et être des témoins visibles de l’amour de Dieu au milieu de nos frères musulmans. Il y a dans cet effort de chaque jour, la volonté de renouveler la joie d’être frères de tous sans distinction des races, des sexes et des religions.
Dialogue Inter – Religieux: Encadrement Des Jeunes Catholiques Et Musulmans Dans Deux Collèges (Echange Entre Les Parents, Elèves Et Les Imans)
Le dialogue inter-religieux est incontournable dans notre mission. C’est dans tous les aspects de notre vie que nous partageons ce dialogue de vie. Le respect mutuel et l’authenticité de la foi de chacun, nous aide à vivre dans l’harmonie et la complémentarité. Nous exprimons cela dans toutes nos rencontres : Eucharistie, prière à la Mosquée, conférence dans les collèges, réunion avec les parents d’élèves, réunion avec les Imans, rencontre dans le panel, les musulmans qui donnent aux chrétiens les calendriers au début de l’année avec les images de Jésus, etc…La prière est exécutée par un musulman ou un chrétien selon les circonstances.
Le Sénégal est connu comme un pays de : Paix, (bien que fragile avec les évènements vécus durant ce mois de mars où il y a eu mort d’hommes), d’Harmonie et de Tolérance religieuse.
Une autre réalité est que le mariage au Sénégal est complexe. Dans le Nord du Sénégal (Podor), nous rencontrons les problèmes ci-dessous :
Le mariage précoce : les jeunes filles de 11 à 13 ans sont forcées de se marier.
Le mariage familial entre cousins germains, résultat le problème de consanguinité.
Le divorce prématuré.
Excision : les filles qui ont été mutilées se sentent marginalisées
Divorce des parents très élevés, familles recomposées, enfants orphelins conséquence l’enfant est pris en charge par la grand-mère, l’oncle, tante…
La fille est privée de la formation, elle doit faire la cuisine, s’occuper des enfants et de la belle-mère surtout dans le village environnant.
Le phénomène des enfants aux villages qui ne vont pas à l’école.
Notre Réponse : Nos joies et défis
La mission du Sénégal répond à notre charisme ICM. Nous allons là où les autres ne veulent pas aller. C’est la mission de présence.
Après observation et écoute attentive de la population face à toutes ces réalités citées ci-haut, nous nous sommes organisées pour encadrer les enfants handicapés, les femmes aux villages et donner la formation professionnelle en coupe-couture et Cuisine-Restauration aux jeunes filles marginalisées.
La plupart des jeunes filles et femmes non scolarisées ou ayant abandonnées les études d’une façon prématuré à cause de mariage précoce.
Chaque année, le nombre des filles augmentent. Nous avons commencé en 2012 avec 3 filles, en ce moment, c’est-à-dire en 2021, nous en sommes à 70 filles, toutes musulmanes et 1 garçon.
Notre joie est le fait d’être acceptées par la population et de partager dans le respect nos différences.
dEn plus de cela, la joie de mettre la Femme marginalisée debout lui en donnant un métier:
- Eduquer,
- Former,
- Promouvoir,
- Accompagner psychologiquement tous les cas de détresse et révolte causés par le divorce précoce et l’excision en les aidants pour l’insertion dans la société avec un métier.
LES DEFIS
- L’acceptation et la compréhension de l’autre dans sa religion qui est différente de la mienne.
- L’ouverture dans le dialogue (dialogue de vie).
- La différence dans la façon de concevoir et de faire les choses : exemple en train d’enseigner, un monsieur se met à la porte pour vérifier si nous parlons de Jésus aux élèves ou simplement demander le saricha (aumône). Ils viennent prier pour les filles pendant les cours.
- Le temps actuel où dans d’autres pays les jeunes se bousculent pour les études, nous observons certains jeunes à Podor qui abandonnent les études facilement à cause de mariage et la cuisine sans que les parents s’en soucient. Les garçons abandonnent aussi pour paitre le troupeau parfois en complicité avec les parents.
- Le grand défi à prendre en considération pour une meilleure adaptation du milieu c’est: Le climat rude:
- Grande chaleur
- Vent de sable/Poussière
- Harmattan
aA cause du désert, chaleur et climat rude, nous avons pris l’option de planter les fleurs, les arbres fruitiers pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous avons fait des pépinières entre autres de papayer que nous avons distribué à la population.
tLes images ci-dessous dans notre parcelle à Podor parlent d’elles-mêmes:
Le cinquième anniversaire de l’encyclique de Pape François survient à un moment décisif, une pandémie mondiale et le message de Laudato Si’ est tout aussi prophétique aujourd’hui qu’il l’était en 2015. Cette pandémie nous a donné le temps de réfléchir sur notre façon de transformer notre monde là où nous vivons.
Le COVID-19 une occasion unique de transformer les plaintes et le labeur actuels en contractions donnant naissance à une nouvelle façon de vivre ensemble, liés dans l’amour, la compassion et la solidarité, et à une relation plus harmonieuse avec la nature, notre maison commune. C’est ainsi que nous avons pris l’initiative au début de la pandémie de coudre les masques.
La remise des masques à la Mairie et à la Préfecture au début de la Pandémie du COVID 19.
Masques confectionnés dans notre atelier de couture. C’est notre contribution à la population pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus au Sénégal.
Sœur Jeanne sur un âne conduit par un petit garçon. Cette image démontre combien Dieu seul est à l’œuvre dans toutes nos expériences que nous faisons au Sénégal. Nous comptons toujours sur la Divine Providence. «Allez et l’Esprit vous conduira sur les routes nouvelles.»
MERCI / DJEUREUF
(An English translation of this text can be found on the SEDOS Website)